La Forêt
Entre Mionnay et Ambérieux en Dombes subsistent environ 800 ha de boisements plus ou moins morcelés, derniers vestiges en Dombes du sud-ouest du massif forestier qui la couvrait jadis. Ce massif constitue un corridor biologique reliant les côtières ouest et sud.
Contexte
Du fait de la présence de nombreux daims (Dama dama) (plus de 450 bêtes avant naissance en 1992 sur 148 ha) au sein du parc clôturé de la Fondation et de ses 100 ha de forêt, il avait été décidé de laisser évoluer naturellement le boisement tant que la population de daims serait aussi importante. Depuis 1998, avec la réduction de la harde de Daims (moins de 70 bêtes avant naissances en 2007), environ 30 ha de parcelles boisées clôturées avaient été mis hors d’atteinte de ces animaux, permettant ainsi la mise en régénération de 5 ha de forêt qui avait subi une coupe d’entretien en 1992.
Cette différence de traitement entre 2 zones boisées avec ou sans daims fit d’ailleurs l’objet d’études comparatives du point de vue ornithologique et entomologique.
En 2020, il a été décidé d’éradiquer la population de daims, pour la remplacer par des chevreuils (Capreolus capreolus), seule espèce de cervidé présente naturellement en Dombes. Issus de deux zones (Territoire d’Etude et d’Expérimentation de Trois Fontaines (51) et Réserve Biologique Intégrale de Chizé (79)), 9 individus ont été relâchés dans le parc, tous équipés de collier GPS permettant d’étudier la répartition spatiale de chacun. L’objectif est de maintenir une population à une densité raisonnable, permettant à terme de comparer notre forêt avec d’autres en libre évolution, non clôturées (et donc soumises à la dent des cervidés).
Les Peuplements Forestiers
Représentant une superficie totale de 170 ha, la forêt de la Fondation Pierre Vérots est composée principalement d’anciens taillis-sous futaie à Chêne pédonculé dominant.
Ce type de peuplement couvre 115 ha dans le Bois des Allées, le Bois du Grand Champ et la Forêt des Oies.
Les peuplements appartiennent au groupe d’habitats des chênaies pédonculées continentales méso-neutrophiles à méso-acidiphiles à Carex brizoïdes (C.B. 41.24) caractérisées :
Les autres espaces forestiers sont composés de taillis de Tremble (Bois Renaud pour environ 10 ha), de taillis de Tremble avec réserves de Chêne pédonculé (Bois brûlé pour environ 35 ha) et d’accrus de Bouleau (Vernange, pour environ 10ha).
Gestion et Connaissances
Au total 125 ha de boisement de la Fondation sont laissés en libre évolution (ensemble de la forêt du parc clôturé (103 ha) ainsi que la forêt des Oies et le Bois Renaud (22 ha)) dans la perspective de favoriser la biodiversité..
Depuis 2010, la Fondation a adhéré au réseau régional de forêt en libre évolution (FRENE) pour ces 125 ha de boisement, pérennisant le choix de gestion fait depuis de nombreuses années. Son Plan Simple de Gestion Forestière (PSGF) entériné en 2010 et actualisé en 2020 pour une durée de 15 ans prévoit également la gestion du Bois brulé (35 ha), acquis en 2008, avec réalisation de coupes d’amélioration pour l’obtention d’une futaie irrégulière, ceci en privilégiant l’élimination du Chêne rouge d’Amérique (Quercus rubra).
Afin d’améliorer la connaissance de cette forêt et de mieux la caractériser, plusieurs relevés d’Indice de Biodiversité Potentielle (IBP) sur 2 placettes d’un hectare ont été réalisés par le CRPF (Bois Brûlé et Bois des Allées) et 10 placettes par le REFORA (au sein du parc clôturé et de la Forêt des Oies). Ces relevés ont permis d’obtenir un état des lieux de la forêt au début de son intégration dans le réseau de forêt en libre évolution ; forêt qui avait fait l’objet, en 1987, d’une première cartographie par l’ONF des différentes stations forestières présentes.
Enfin, en 2017, la Fondation a missionné le bureau d’étude LATITUDE pour récolter des données (forestières et phytosociologiques) ayant pour objectif l’étude du lien entre la structure de la végétation des boisements et la structure des peuplements d’oiseaux de la Fondation. Cette étude permettra également d’étudier et de mieux comprendre dans le temps l’évolution d’une forêt sans intervention de gestion, en comparant les données obtenues avec celles qui le seront dans les années futures.